Myriam, Roggwil

Myriam, Roggwil

Respirer et ralentir. Dans cette maison proche de Berne tout est fait pour se reconnecter à la nature. On prend le temps de contempler « la beauté des choses simples », comme aime le souligner la propriétaire et conceptrice des lieux, Myriam Weber, restauratrice d’art au musée Paul Klee. Les espaces sont ouverts et lumineux, les matières naturelles embellissent chaque recoin. La décoration, plutôt minimaliste, s’inspire du zen japonais où la modernité est réveillée par une ambiance chaleureuse et boisée. Myriam nous ouvre les portes de son sanctuaire avec générosité, relatant volontiers l’histoire de cette maison qu’elle a entièrement imaginée.

Raconte-nous comment est né ce projet un peu fou

J’ai appris qu’un vaste terrain, une ancienne gravière située en Haute-Argovie bernoise, était à vendre.  Quand je suis arrivée sur place ça a été un véritable coup de foudre : en bordure de forêt, longé par un ruisseau, c’était le lieu idéal pour construire la maison de mes rêves ! Le lot de 3’400 m2 a été divisé en trois, j’ai réussi à m’approprier le côté le plus proche de la rivière. Je me suis mise au travail très vite, en un week-end j’ai dessiné un plan très simple, cubique, en bois avec des baies vitrées qui laissent entrer la lumière et accentuent une vie en symbiose avec la nature. Un architecte a dessiné des plans pour l’obtention du permis de construire et j’ai travaillé avec un entrepreneur local. J’ai fait le suivi de chantier et beaucoup participé à la direction les travaux.

Quels matériaux as-tu sélectionné pour cette maison

La maison est en bois, la structure porteuse est constituée de poteaux et de poutres et elle est surélevée, un mode de construction commun au Japon. J’ai choisi des matériaux naturels tel le chêne huilé pour le sol du rez-de-chaussée et pour l’étage supérieur du plancher en sapin massif, un bois de récupération, qui a été poncé, savonné et blanchi. Les murs sont enduits à la chaux par mes soins ; quand c’était possible j’ai fait les travaux moi-même. Un grand foyer traversant délimite le salon et la salle à manger, il suffit presque à chauffer toute la maison mais c’est une pompe à chaleur eau qui puise son énergie dans le sol et qui chauffe la bâtisse. Une source alimentait un très vieux puit qui se trouve encore sur la propriété. Nous avons profité de cette dernière pour élaborer une méthode chauffage écologique.

Quel est le style de la maison

Je suis très inspirée par le Japon où je me rends régulièrement dans le cadre de mon activité professionnelle. Chaque élément a été soigneusement étudié pour créer une oasis de paix et d’harmonie avec une palette tendre. Des tons chauds, terreux, des beiges doux et des bruns sourds en font un écrin confidentiel. Sublimé par une lumière naturelle rayonnante, l’intérieur de la maison s’harmonise avec l’extérieur. Je joue sur les couleurs que l’on retrouve dans le jardin et crée ainsi un dialogue avec la nature. Partout, le bois, fil conducteur du projet, est utilisé comme un matériau, mais également comme un élément de décoration. Les meubles et accessoires sont essentiellement ramenés de voyage, tous ont leur propre histoire. J’ai mis cinq ans à trouver les bonnes chaises pour la table à manger ! Parfois il me faut des années avant d’être convaincue qu’un objet, esthétiquement, mais aussi pratiquement, me convient. Une fois que j’ai trouvé quelque chose c’est « pour toujours », je ne change pas.