Dès le premier coup d’œil, ce chalet a été un vrai coup de foudre pour Isabelle et son mari. Niché dans la vallée des Ormonts, en contre-bas de la route qui mène à Leysin, avec pour seule nuisance les cloches des vaches en été, la beauté simple du chalet et la vue splendide sur les montagnes en face ont immédiatement séduits ces amoureux de la nature. Construit en 1823, jamais modernisé, dans son jus, il avait besoin de gros travaux pour le rendre habitable. A l’intérieur il a fallu tout imaginer, créer des salles de bain et une cuisine, amener la tuyauterie pour l’électricité et l’eau courante. Une aventure dans laquelle Isabelle, décoratrice d’intérieur, s’est lancée avec grand enthousiasme !
Parle-nous des travaux et combien de temps ont-ils pris ?
Bien que le chalet aie près de 200 ans nous avons la chance d’en être les troisièmes propriétaires ! C’était le chalet de famille d’une amie très chère, la bâtisse achetée en 1936 par son père n’était plus entretenue depuis longtemps. Avec trois fils qui grandissaient nous avons décidé de réaliser les travaux le plus vite possible afin d’en profiter avec eux ! Tous les travaux ont été réalisés avec des entreprises locales. La priorité absolue a été de refaire le toit qui était en très mauvais état, puis d’installer l’eau et l’électricité. L’intérieur a été entièrement micro-sablé, cela a permis d’enlever des couches de peinture dans certaines pièces et surtout de restaurer la magnifique patine du bois d’origine. Il n’y avait ni salle de bain ni WC ! Aujourd’hui il y a deux salles de bain, fonctionnelles mais avec tout le confort nécessaire. Nous avons également créé la cuisine. Pour y ajouter une touche déco j’ai meulé la face du vieux poêle -dans un état irrécupérable pour l’utilisation au quotidien- et en ai fait un tiroir de cuisine. L’ancienne écurie par laquelle on entre dans le chalet a été conservée essentiellement telle quelle ; les mangeoires servent de rangement, des rideaux en lin dissimulent un vestiaire. A l’étage, la grange à foin s’est muée en étage à vivre supplémentaire, elle abrite une salle de bain, deux petites chambres à coucher et un dortoir.
Quelles ont été les décisions les plus difficiles à prendre dans la rénovation ?
Positionner le poêle, qui est l’unique source de chaleur, modifier quelques cloisons pour créer des ouvertures afin de favoriser la circulation d’air et de passage, le tout sans dénaturer le caractère propre du chalet. Avant le début du chantier, nous avons transféré tous les meubles et objets qui avaient été laissés sur place dans les écuries et caves qui se trouvent sous le chalet. Nous avons procédé à un tri minutieux et parmi beaucoup de déchets avons trouvé des merveilles dont une bonne partie ornent l’intérieur : meubles, tableaux, vaisselle, accessoires, outils… les décisions dans ce choix n’ont pas toujours été faciles à prendre !
Qu’est-ce que vous appréciez particulièrement quand vous êtes au chalet ?
La vie selon les saisons : en été nous vivons à l’extérieur autour du chalet, en hiver, nous avons un style de vie plus cocooning et restons volontiers à l’intérieur au coin du feu. Le cœur du chalet est la cuisine avec son ouverture sur le séjour à côté du poêle et une porte qui donne sur la galerie où nous nous installons à toute saison pour admirer la vue. Le chalet n’est pas accessible en voiture, un chemin descend le long de la rivière et il se trouve de l’autre côté d’un petit pont. En hiver, tout est question d’organisation et d’habitude, cela peut engendrer certaines contraintes, mais l’énorme avantage est que l’on se sent plus proches de la nature.
De quoi t’inspires-tu pour une déco montagne ?
Les couleurs des différentes saisons et la luminosité qui les accompagne. La patine du vieux bois, la vue des montagnes, le soleil à travers les vieilles fenêtres au verre un peu trouble. J’ai eu l’opportunité de ne pas avoir à apporter beaucoup d’objets puisque le chalet était rempli de presque tous les meubles et accessoires dont je pouvais rêver ! Tous ces objets font partie de l’histoire des lieux et je me suis appliquée à les remettre en scène, parfois en les détournant, la brouette à foin est devenue une banquette, la vaisselle ancienne est utilisée au quotidien, des tableaux d’auteurs inconnus ornent les murs et la petite baignoire de poupée en zinc s’est transformée en support dans la salle de bain…
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