Beatriz, Bern

Beatriz, Bern

Sur une rue étroite on découvre une rangée de maisons toutes simples, construites à la fin du 19ème, pour les ouvriers qui venaient travailler à Berne dans l’industrie du textile. Beatriz Tadeia, architecte d’origine portugaise passionnée par la rénovation de maisons anciennes, est tombée amoureuse d’une de ces bâtisses très citadines située dans un quartier qu’elle apprécie particulièrement. Avec l’enthousiasme qui la caractérise, la jeune femme s’est lancée dans un projet de transformation et y vit depuis quelques années avec sa fille Leonor.

https://www.vikingmoderna.ch/

Comment as-tu trouvé cet endroit ?

Je rêvais d’acheter et de rénover une vieille maison à Berne, restaurer est ma passion d’architecte, les murs de bâtiments anciens nous racontent une histoire qui n’est pas terminée, et je chérissais l’idée d’avoir la chance d’ajouter quelques pages à cette histoire. J’ai visité plusieurs belles maisons citadines dans mes quartiers préférés. Mais j’ai eu un vrai coup de foudre pour cette alignée de petites constructions toute simple. Dès le moment où l’objet m’a plu, j’y ai mis toute mon énergie, avec à cœur d’aller au bout de mon rêve. Ça a été fait étape par étape, c’était mon premier projet d’architecture en Suisse, pour lequel j’étais entièrement responsable du début à la fin, ce fut un grand enseignement. Le vrai défi dans l’architecture est de prendre les bonnes décisions, car si vous vous trompez vous devrez vivre avec vos erreurs.

Parle-nous des changements et des travaux ?

L’idée était de faire le moins d’altération possible, je ne voulais pas changer l’âme de l’édifice et sa typologie. A l’origine, cette bâtisse a été construite pour deux familles avec quelques pièces de rangements sous les combles, c’est ici que les modifications les plus importantes ont pris place : une salle de bain et une petite cuisine ont vu le jour, le grenier s’est alors métamorphosé en un appartement séparé. Au rez-de-chaussée à l’est, côté jardin, la cuisine a été descendue d’un étage la ramenant ainsi près de la salle à manger et du salon, à sa place -à l’étage- se trouve aujourd’hui une vaste salle de bain très agréable qui dessert ma chambre à coucher et celle de ma fille. Tout le reste n’a été qu’un dur travail de restauration. La menuiserie a été une tâche énorme, j’étais entourée d’une équipe formidable qui a su faire en sorte que les lieux conservent leur style d’origine. Mon seul regret est de ne pas avoir construit un foyer ; j’ai grandi avec un feu de cheminée qui crépite et réchauffe l’atmosphère, la première chose que je fais quand j’arrive chez moi en hiver c’est allumer beaucoup de bougies !

Quel est le style de ton intérieur et qu’est-ce qui t’inspire dans la décoration ?

L’architecture et l’histoire des espaces sont ma principale inspiration. J’aime le design moderne du milieu du siècle, surtout scandinave, il doit être adapté à notre contexte actuel et pour moi le secret est dans le mélange des styles. Récemment, j’ai commencé à travailler avec la couleur. Elle peut ajouter tant de chaleur et de caractère aux espaces. Je suis architecte et apprécie les intérieurs minimalistes, mais dans mon intérieur la passionnée de vintage que je suis prend le dessus et je n’arrête pas de dénicher de nouvelles pièces ! Depuis quelques temps je développe principalement l’architecture d’intérieur, une spécialisation qui semble avoir naturellement pris le dessus dans ma vie professionnelle.

D’où vient ton penchant pour le vintage ?

Je vivais encore à Porto, un ami grand amateur de design Danois m’a convaincue de créer une entreprise avec lui. Nous avions un showroom dans un vieil appartement au cœur de Porto, je n’y connaissais rien ! Quinze ans plus tard, j’ai vraiment réalisé ce projet en ouvrant ma boutique Viking Moderna sous les arcades en vieille ville de Berne. Viking Moderna est aussi un lieu de rencontre, j’organise souvent des événements comme des expositions d’artistes, chaque mois de novembre la boutique se déplace à Genève au Salon du Design, lesalondudesign.ch