Déjà installé dans le quartier de Montchoisi, Antoine et Raphaël cherchaient un nouveau projet. Situé au dernier étage d’un immeuble, le coup de foudre sera immédiat pour l’espace qui doit être entièrement rénové. « La vue imprenable sur le lac et les Alpes depuis le balcon a fait fondre tout doute que nous aurions encore pu avoir ! » raconte le couple. Le bâtiment a été construit en 1964 dans un style qui se voulait chic, prévoyant par exemple de très grands halls pour chaque appartement, de larges cages d’escaliers en marbre baignées de lumière et des chambres de bonne au rez inférieur ! La réalisation du projet est menée par Raphaël qui est architecte, il dessine les plans et engage une équipe avec laquelle il aime travailler. Mais le duo s’investit ensemble dans le projet, Antoine, qui est responsable des expositions de l’ECAL, apporte son lot de créativité et d’idées qui seront discutées et revues point par point, dans chaque détail. En août 2015, après 6 mois de travaux, le couple emménage. L’univers a été complètement repensé, des cloisons ont été abattues, l’espace a été réorganisé. Suivant une longue réflexion, ils ont décidé de se débarrasser du parquet d’origine à gros damiers qui recouvrait le sol. Pour conserver l’esprit des années 60, le choix d’un linoléum couleur sable a été fait, le matériau crée une belle uniformité tout en restant discret.
















L’appartement tourné vers la lumière, la vue, le lac, leur inspire de jouer avec l’atmosphère et les couleurs ; par exemple le bleu des rideaux en velours qui évoquent les vagues et les reflets du lac. On retrouve d’ailleurs des rideaux dans presque toutes les pièces, grâce au velours ils créent des tableaux de couleur chatoyantes, ils éclairent un mur un peu sombre tout en apportent du caractère au lieu. Mais ils cachent aussi des objets que l’on a pas toujours envie de voir, comme la TV dans le salon, ou le dressing dans la chambre à coucher. Ils étouffent également le bruit. Le grand hall d’entrée dessert toutes les pièces de l’appartement. Pour profiter de sa taille ils décident d’en faire la salle à manger. Les nombreuses portes qui entourent la salle sont recouvertes de miroir créant des jeux de lumière et une illusion de profondeur et de distance. Les boutons des poignées, conçues et dessinées par Antoine, semblent flotter sur les miroirs. Les lampes du plafond ajoutent une troisième dimension de reflets et de perspective. L’immense canapé du salon permet à la paire de s’y installer confortablement chacun à un bout pour lire (Raphaël) ou faire la sieste (Antoine). Les embrasures qui servent de cadres aux fenêtres sont en biais; décision prise en cours de travaux pour lier les caissons des stores aux embrasures de la fenêtre Ce détail a été repris pour la cheminée, il a un double usage car au-delà de fonder une uniformité avec les cadres de fenêtres, il empêche la fumée de noircir le mur. Devant la cheminée une longue banquette en acier brut patiné permet de s’asseoir près du feu. La sobriété industrielle de la cuisine laboratoire, en verre noir et inox, est considérablement adoucie par l’élégance d’un rideau jaune maïs, qui cache une âlcove de rangement très bien organisée. Un petit balcon, avec vue sur de grands arbres, abrite quelques herbes aromatiques et apporte son lot de lumière et de verdure à la pièce. La taille de la salle de bain a été considérablement réduite en supprimant la baignoire, devenant plus fonctionnelle dans l’esprit d’une chambre d’hôtel, sans porte de séparation avec la chambre à coucher. Petit détail amusant : les carreaux de grès cérame sont de la même marque que l’ancien carrelage. La chambre est d’une simplicité presque monacale avec en face du lit le grand rideau bleu derrière lequel se cache le dressing. Une chambre d’amis, à la bibliothèque bien fournie en livres d’art, complète l’appartement. Dans cet espace au juste équilibre, Antoine et Raphaël ont su conserver l’esprit vintage tout en y apportant un style résolument contemporain.
Antoine et Raphaël
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