Eduard Neuenschwander est l’un des grands représentants de l’ère moderniste en Suisse. Né à Zurich en 1924, il a combiné de façon unique les disciplines de l’architecture,
du paysage, de la biologie et de l’archéologie dans son travail et a pu s’appuyer sur une notion profondément ressentie de l’environnement dans lequel nous vivons.
Il a compris chaque endroit, qu’il soit développé naturellement au fil du temps, ou architecturalement construit, comme étant un biotope : pour les plantes, les animaux et les gens.
La maison où Tina Aich est installée depuis 3 ans avec ses deux fils ne fait pas exception à la règle. Située à Gockhausen, proche de Zürich,
il s’agit en fait d’une enfilade de bâtiments, aux toits plats végétalisés. Conçus dans les années 60, l’architecte avait regroupé une communauté d’artistes
en ces lieux très discrets, qui se fondent dans la nature environnante.

Maître de l’interaction entre extérieur et intérieur, l’architecte a réussi un tour de force en alliant simplicité et privacité, pour ces maisons mitoyennes, dans un vaste volume ouvert sur un jardin un peu sauvage. Tina, directrice d’une agence représentant des photographes, s’y est immédiatement sentie bien : « Je connaissais et admirais le travail de Neuenschwander, vivre dans une de ses réalisations me semblait tout simplement parfait ! ». Le rez-de-chaussée est réservé à ses fils qui y ont chacun une chambre. A l’étage, tout est ouvert : le salon donne directement sur la chambre à coucher de Tina et la cuisine n’est séparée de la belle table à manger que par un ilot, le tout en lien direct avec le jardin. Le sol est en plaques de béton brut, agréablement réchauffé par de nombreux tapis épais. Tina, ses enfants et le chien de la famille profitent de l’espace extérieur pendant de longues heures à la belle saison. Sensible, féminine et raffinée, l’ambiance créée par la propriétaire peut être décrite comme une jolie rencontre entre la sobriété Scandinave et la chaleur du Sud.

Tina

Tina, qu’est-ce que tu préfères dans cette maison ?Depuis la rue on ne voit pas l’immense potentiel de cet endroit ! Il faut entrer et gravir les marches qui mènent à l’étage, puis au jardin, pour comprendre…Les volumes ouverts à l’étage donnent le sentiment de vivre dans une grande suite d’hôtel avec parc privatif. Les puits de lumière et baies vitrées offrent une belle luminosité toute la journée, elle est filtrée par les arbres qui poussent devant les chambres à coucher ou, suivant l’heure de la journée, elle traverse le feuillage de ceux qui se trouvent en haut du jardin. Vous pouvez être dans la cuisine, avec les enfants qui traînent autour de la table ou sur le canapé, ou même rester au lit à lire et à écouter le chant des oiseaux. On se sent bien dans ces lieux même quand il pleut, quand il fait froid nous faisons un grand feu dans la cheminée et traînons dans ce merveilleux espace. J’aime notre vie dans cette maison.

Parles-nous de tes choix de couleurs et de tes goûts/influences déco ?Tout dans cette maison grandit avec moi et elle influence tous mes choix. Quand j’ai emménagé je n’avais pas de concept pour la couleur ou la déco, résider dans ce lieu leur a donné vie. En me baladant à Zurich j’ai aperçu le tapis berbère aux dessins rouge dans la vitrine d’un magasin et j’ai su que ce serait un match idéal avec le sol en béton. La lampe en métal du designer italien Bellini m’a semblée parfaite pour briser le look très nordique de l’époque. Le canapé vert de Caravane a été découvert par hasard dans le quartier du Viadukt, mais j’ai aussi beaucoup de pièces vintage. La plupart du temps les objets apparaissent dans ma vie tout naturellement, je ne les cherche pas. Avec les années, je me suis ouverte à différents styles ! J’aime la mixité, j’aime créer des brèches dans les genres.

Quels aspects de ta maison préfères-tu ?La simplicité et les ouvertures – puits de lumière et baies vitrées – pour laisser entrer le ciel et la nature. Le jardin pour manger avec les enfants et les amis, se détendre et jouer au frisbee avec le chien après une longue marche.

Une pièce ou un objet auquel tu es particulièrement attachée ?J’ai acheté la chaise Alvar Alto juste après la naissance de mon fils – je voulais le nommer Alvar finalement c’est son deuxième prénom – et cette chaise me suit partout, c’est un élément clé. J’ai d’autres pièces que j’associe avec des rencontres, je tends à m’attacher aux objets et meubles qui ont une histoire.

D’où vient ta passion pour la photographie et quels sont tes photographes préférés ?Depuis mon enfance je suis fascinée par les images et j’ai toujours travaillé dans des domaines en lien avec l’image :  j’ai commencé ma carrière en tant que booker dans une agence de mannequins, puis j’ai travaillé dans la production pour la TV Suisse, c’est là que je me suis découvert une passion pour la photo et les films. Aujourd’hui, je représente des photographes internationaux et produis des shootings photo, tinaaich.com Ton endroit préféré à Zurich ?Kreis 3 et 4 un lieu qui ne s’est pas encore complètement gentrifié et qui demeure assez simple et ouvert.